Paysages Prototypes est une exposition composée de sculptures interactives, colorées, attirantes, pleines de manettes à actionner. Et de paysages en boites. Danielle Gutman est invitée par Cahors Juin Jardins à présenter au Chai ces paysages facétieux, futurs objets de mémoire qui en disent long sur l'avenir que pourraient être le nôtre. Elle nous invite à sourire, à jouer, à se divertir et à nous faire comprendre qu'un jour peut-être, ne verrons-nous que des paysages en boite.
Innerflex, Décorama, Nimbex, Antilope, MecaNacht, Welcomme. Chaque sculpture porte un nom aux consonnances rétrofuturistes, mécaniques et techniques. Mais de quoi s'agit-il? Pourquoi chacune de ces sculptures est-elle composée d’un paysage confiné ? Est-on invité à jouer ? Que nous racontent ces paysages en boite? Où sommes-nous ?
"Dans un espace aseptisé auquel s’agglomèrent plusieurs modules, explique très sérieusement Danielle Gutman. "Chaque module produit une fonctionnalité qui appartient au registre de l’industrie, du commerce ou de la fête organisée" précise-t-elle. "Ces fonctionnalités multiples entrainent le spectateur dans une sorte de frénésie ludique : on appuie sur tous les boutons, on fait rouler la sculpture, on l’articule, on l’éteint ou on l’allume, on déclenche la musique, on actionne le manège…!"
Alors pourquoi ce trouble? Car à bien y regarder, "chacune de ces sculptures est composée d’un paysage confiné dans un espace aseptisé pour, finalement, ressentir le silence, l’enfermement et la fragilité du paysage" poursuit l'artiste.
Danielle Gutman n'est pas une inconnue du festival. Elle est déjà intervenue avec Le NeoConsortium, multinationale fictive, fausse amie des multinationales réelles, dans le cadre de In memoriam petroleum, monument dédié à la fin des hydrocarbures et installé à l'entrée du Pont Valentré de Cahors, en souvenir des manifestations contre l'extraction du gaz de schiste.
La démarche artistique du collectif est elle-même du registre du jeu dont la finalité serait d'inventer une multinationale qui produirait de l’art sous la forme de polyèdres irréguliers (le moduloform) et dont le projet serait de devenir leader sur le marché de l’art contemporain. Pour de rire ou pour de vrai...