samedi 18 mai 2024

::: À LA TABLE DU MONDE NOUS SOMMES DE NOMBREUX AFFAMÉS :::

Dans le cadre de la 19ème édition du festival Cahors Juin Jardins autour de la thématique Humus Miraculum, Anne Da Silva propose de concevoir un mobilier urbain à destination des habitants de Cahors et d’une colonie d’Eisenia Fetida, ce petit ver vivant dans les couches superficielles de la terre, utile pour le compost et essentiel à la biodiversité.



Anne Da Sylva conçoit des volumes destinés à accueillir différentes formes de vies et de vivants. Sa démarche artistique s'accompagne d'une pratique de la lenteur, du cheminement, de la flânerie, de l'observation et ses dérives, d'une approche sensible du vivant, humain, non humain et des cycles de la vie. Cette démarche se retrouve dans les matériaux de prédilection de l'artiste, objets de peu : Terre, peaux, poil, plantes, racines, pierre, os, tanins, lichens, algues sont depuis toujours les matières premières de son travail de sculpture et de recherches. À travers des pratiques qui mêlent techniques du bâtiment, artisanats vernaculaires et sculpture, elle conçoit des projets, pensés en fonction des lieux et des ressources locales qui invitent à considérer que nous habitons un monde en partage, où la question de cohabitation est un enjeu central. 

Il y a incontestablement une poétique qui accompagne les mots et les sculptures de l'artistes. Je tente de restaurer avec le monde vivant des indéterminations, des cohabitations et des zones de partage, dit-elle, pour vivre l’expérience d’un sol en commun, d’une ascendance partagée et d’un avenir lié.

Pour Cahors Juin Jardins, Anne Da Silva réalise un mobilier urbain à destination des habitants de Cahors, maçonné en mortier de terre, recouvert de colombins d’argiles locales crues et cuites, émaillés en partie, qui abrite sous son assise un vermicomposteur pour une colonie d’Eisenia Fetida. Deux ateliers seront proposés en amont du festival pour contribuer de manière participative à la création de l'œuvre.

  • Mobilier urbain à destination d'une colonie D'Eisenia Fétida
  • Du 31 mai au 30 juin
  • Ateliers participatifs à partir de 7 ans, pour la création de colombins d'argile - renseignements > cahorsjuinjardins@hotmail.fr
  • Les 25 et 27 mai
  • Square Jouvenel -Cahors


 

jeudi 16 mai 2024

::: TOUCHÉ PAR LA GRÂCE :::

 Enraciné en Catalogne depuis son enfance, Patrick Loste a beaucoup voyagé quand il était jeune mais il revenait toujours au pays :  il voulait peindre et pour être peintre il devait beaucoup peindre ! Dany Conort l'invite à la Maison Lagrive (showroom de Marc Petit) du 25 mai au 30 juin prochain dans le cadre du festival Cahors Juin Jardins. 


Ce n'est pas toujours le cas, mais Patrick Loste a pu exposer avant ses vingt-cinq ans, ce qui lui a permis de vivre de la peinture, mal et durement au début. Son envie est née de la vision de chromos qui tapissaient un restaurant de Figueras où il allait souvent avec ses grands-parents. Il trouvait magnifiques toutes ces choses. Aujourd’hui ça le fait sourire mais qu’il continue à aimer ces marines et ces paysages de l’école catalane.

Pour l’artiste, la peinture est d’abord un artisanat qui peut conduire ailleurs si l’on est touché par la grâce, la chance… mais il faut rester humble. Il travaille sur des supports dits traditionnels avec des liants et des pigments.  Sa palette de couleur est sourde, saturée et même sale. Il utilise peu de couleurs pures.  Il les dégrade, maltraite les supports souvent très solides : toile de bâche, papiers épais, parfois du bois. Son mélange de pigments raffinés avec des matières brutes comme la terre et la suie, donne cette impression de salissure.

Son travail s’inspire de la nature dans laquelle il vit en immersion au quotidien. Les chevaux, sa première passion, l’ont toujours accompagné comme ils accompagnent l’humanité depuis des millénaires. Le cheval est dans sa  vie et aussi dans sa peinture.  Il y a un côté abstrait, fragmentaire dans ses tableaux. L’introduction d’un élément figuratif organise souvent un autre espace, indique une autre échelle, définit une autre image. Le côté très aléatoire de sa peinture autorise toutes les interprétations.

  • Patrick LOSTE
  • Maison Lagrive, 400, Quai Lagrive 
  • ouvert du samedi 25 mai au dimanche 30 juin 2024
  • du jeudi au dimanche de 14h à 19h
  • Le showroom des sculptures Marc PETIT est ouvert à la visite



jeudi 9 mai 2024

::: NAPPE GARNIE POUR HUMUS :::

Ju Hyun Lee est une artiste sud-coréenne qui travaille avec les plantes cultivées et/ou sauvages. Pour le festival Cahors Juin jardins, elle est accueillie au foyer Lamourous à Cahors et proposera une médiations avec les élèves de l'école de Pradines. Elle propose de créer une œuvre sur la base d'une toile de chanvre recouverte de graines, de paille, de graminées et autres aliments transformés avec la complicité de... poules.


Nappe Garnie pour Humus 

À n'en pas douter, les enfants de l'école de Pradines seront ravis de contribuer à la création d'une œuvre d'art en allant jeter le compost dans le poulailler pour nourrir leurs précieuses poules et participer au projet de l'artiste sud-coréenne. Cahors Juin jardins a souhaité inviter l'artiste Ju Hyun Lee,  dont le mode opératoire de ses créations consiste à explorer le monde des plantes cultivées et sauvages, en mettant l’accent sur les expériences esthétiques, gustatives et conviviales. En tant qu’artiste, elle composte, elle cultive, elle glane, elle cueille, elle installe, elle cuisine… curieuse d’expériences gustatives et artistiques. Pour Juin Jardins, elle crée une Nappe garnie pour humus. Le poulailler de l'école contribuera à fournir la nappe composée d'une toile de chanvre étirée sur laquelle l'artiste ajoute de la paille façon "poil hérissé", des petits bouts d'aliments (de récupération idéalement), des graminées et des micro branches. Les poules feront le reste, à savoir, un humus riche en matières organiques. La nappe « vivante » sera exposée au foyer Lamourous et il se pourrait bien que quelques poules viennent y faire un tour!


  • École Jean Moulin de Pradines et Foyer Lamourous à Cahors
  • Du 31 mai au 30 juin

mercredi 8 mai 2024

::: HUMUS, NATURE VIVANTE :::


 
Les peintures de Bastien Lemaître relèvent d'une observation naturaliste et surréelle de la forêt et de ses habitants. Pour Cahors Juin jardins, il propose une trentaine de peintures issues de ses balades en forêt, à l'affut de la moindre espèce, faune, flore, minéraux qui contribue à la création de l'humus, c'est à dire à cet horizon 0 le plus proche de la surface et de ces vingt centimètres de terre vivante essentielle. 



Vers de terre, insectes, champignons, feuilles en décomposition, mycélium filamenteux et autre cladonia lichénisée... L’humus est la couche supérieure du sol, créée, entretenue et modifiée par la décomposition de la matière organique. Bastien Lemaître a observé pendant plusieurs mois ce qui faisait humus. Et pour le peintre, ce qu’il faut voir dans la forêt, c’est le détail qui échappe au naturel et laisse apparaître le mystère du vivant. Il nécessite une observation silencieuse, précise et rapprochée. Il a une odeur, une texture, des couleurs, des formes, une lumière que le peintre reconnait. Bastien Lemaître poursuit une recherche et une démarche artistique soucieuses du monde à venir, de la nature et du vivant, se méfiant volontiers de l’humain. Quelle que soit la technique de l’artiste, c’est l’invisible que l’on devine dans ses peintures et qui apparait dans la forme. 


  • Galerie Divona, Hôtel Best-Western à Cahors
  • Du 31 mai au 30 juin
  • En présence de l'artiste le 31 mai à partir de 16h

lundi 6 mai 2024

::: CHRONIQUES DU SOL À L'ÉCHELLE DE L’INFIME :::

 
Camille Charnay développe une recherche située à l’intersection des arts plastiques et de la botanique. Originaire du Lot et particulièrement du Village de Saint-Cirq Lapopie, elle s'est spécialisée dans certaines mousses et lichens, très spécifiques au Lot. Pour Cahors Juin jardins, elle crée une exposition inspirée de la thématique Humus Miraculum, composée d'un grand format baptisé Bryophytes, à l'encre de chine et d'une série de plusieurs petits dessins à l’aquarelle et graphite sur papier. Un travail d'une précision et d'une poésie très impressionnantes.


Vue d'atelier

"A travers (ma) curiosité pour les plantes, il ne s’agit pas seulement de les voir, mais bien de les regarder, de les considérer, d’opérer des rencontres et pourquoi pas de repenser nos relations avec elles". C'est avec cette exigence que Camille Charnay s'est construite un mode opératoire dans sa façon de dessiner. La précision du dessin est une évidence, depuis le microscopique, qu'elle utilise pour certaines espèces, aux grands formats. "Cette exploration prend forme à travers un ensemble de dessins qui se proposent comme un voyage à la surface de l'humus, ponctué de rencontres avec une multitude de vies discrètes qu’abrite cette couche fertile".
Ses dessins minutieux sont pensés comme des petits récits visuels qui nous parlent des cycles de vie, des interactions symbiotiques et du miracle du vivant à la surface de l’humus. Elle donne à voir sous nos yeux ces joyaux discrets qui se trouvent bien souvent plutôt sous nos pieds.

Branchette, aquarelle sur papier


  • CHRONIQUES DU SOL
  • 103, rue Joachim Murat à Cahors
  • du 31 mai au 30 juin
  • de 11h à 19h les 1 et 2 juin et de 14h à 18h du 3 au 30 juin
  • En présence de l'artiste le 31 mai à partir de 16h30

vendredi 3 mai 2024

::: LE JARDIN AUX SENTIERS QUI BIFURQUENT, SENTIER 5 :::

Emilie Losch est une artiste intuitive, prolifique, inventive, curieuse du potentiel artistique des mathématiques comme du cosmos et des atomes, gourmande de créer, de tester, de s'inscrire à la frontière de l’art, de l’architecture, de l'orfèvrerie et du design. Pour le festival Cahors Juin jardins, Emilie Losch présente une sculpture vivante, faite d'acier, de mousse et de terre. Cette très grande sculpture fait partie d’un projet au long court commencé en résidence en août 2019 : "Le Jardin aux Sentiers qui bifurquent". 

                                                     

Emilie Losch mène un projet au long cours qui fait référence à la pensée de Borges où s’entremêlent réel et fantastique. "Il s’agit pour moi de considérer la vie comme possibilité d’évolutions inattendues, de mutations et d’intrications permanentes et mystérieuses, de croissances variées et infinies" explique l'artiste. Rien ne semble figé dans le travail de l’artiste, donc tout peut arriver : une évolution inattendue, des mutations de matières et matériaux, des intrications mystérieuses, des croissances variées et infinies… Cette impermanence implique des bifurcations sans fin de son travail soumis à un big bang de possibles. « J’imagine aujourd’hui un jardin où l’on pourrait se perdre » dit-elle. Emilie Losch propose deux sculptures tirées de ses Pléiades, 2023, l’une évoquant les géantes de métal constellées de mousse toute douce aux intersections de branches d’acier ; l’autre faites de fractales d’akènes de pissenlits avec ses aigrettes. 

 

  • Le Jardin aux Sentiers qui bifurquent, Sentier 5 Les Pléiades, 2023
  • Sculpture vivante
  • Square Bergon à Cahors
  • du 31 mai au 30 juin
  • En présence de l'artiste le 31 mai à 18h30, square Bergon


Oeuvre réalisée avec le soutien de la DRAC Occitanie (AIC 2021) et de la Region Occitanie Pyrenées-Mediterranée (AC 2021).