Invitée par Cahors Juin Jardins dans le cadre d'un partenariat avec le festival Jardins Synthétiques à Toulouse, Karine Bonneval propose plusieurs pièces à découvrir au square Olivier de Magny, à la bibliothèque patrimoniale et à la médiathèque de Cahors.
Karine Bonneval n'en finit pas de sonder notre rapport à la nature. Avec la sculpture, les installations, la vidéo, les performances, elle pousse sa recherche fondamentale vers une poétique du végétale, à la fois espiègle, raffinée, fascinante, parfois inquiétante, comme le pressentiment de nos dérives humaines envers la nature. Elle vient d'inaugurer Saccharumania, dans les appartements historiques du Château de Chaumont-sur-Loire, domaine art nature qu'elle connait pour y avoir déjà exposé ses Admirables agaves dorées à la feuille d'or. Aujourd'hui, ces sculptures fleurs de sucre aux allures de marbre taillé, res naturalia sublimes et précieuses d'un cabinet de curiosités, nous rappellent comme une vanité que la canne à sucre, Saccharum Officinarum, est notre plaisir et une des pires plaies de l'humanité, rappelant l'esclavage, le commerce triangulaire, les guerres, le diabète...
A Cahors, Karine Bonneval poursuit sa recherche engagée dans la série Dendromité, néologisme signifiant intimité avec l'arbre, invitant adultes et enfants à ressentir l'énergie des arbres en partageant un moment d'intimité embrassée. Umarmens seront deux sculptures bustes liées aux arbres du square Olivier de Magny, dans lesquelles pourront entrer les visiteurs.
Cette pièce est nourrie de la rencontre avec Claire
Damesin, l’écophysiologiste avec laquelle je travaille en collaboration depuis deux
ans, explique Karine Bonneval. Elle se situe à cheval entre les deux pratiques, artistique et
scientifique. Ici il est encore question d’éprouver ce grand végétal en tant qu’être à part entière. C’est en
lisant des ouvrages sur les formes d’intelligence végétale, que les
scientifiques sont encore en train de découvrir, ainsi que sur des pratiques
plus intuitives d’écoute du vivant que ma pratique se situe aujourd’hui.
A la bibliothèque patrimoniale de Cahors, elle présentera quelques tenues d'explorateurs, parures rituelles de passage entre deux états, deux espaces, d'une réalité concrète à une nature imaginaire et fantasmée. Deux films "Jardins mobiles" et "Dendromité" seront diffusés à la médiathèque de Cahors dans le cadre d'une rencontre avec l'artiste.