jeudi 6 août 2015

:::Thématique 2016: le jardin en mouvement:::

Cahors Juin Jardins s'offre une pause estivale. Et pour occuper la torpeur des jours de canicule, un peu de lecture... Voici en avant première la note d'intention de l'édition 2016, en attendant la reprise de septembre qui s'annonce riche et fertile!


Pour sa onzième édition, le festival Cahors Juin Jardins 2016 s’intéresse au jardin en mouvement. Tout bouge dans notre monde. Un flux incessant circule (d’informations, de datas, de molécules, d’espèces végétales, d’individus, de courants de pensées, de points de vue, etc.), imposant son rythme, son agitation et son intelligence vive à la lenteur, à la contemplation et l’immobilité. Cahors Juin Jardins invite les artistes plasticiens, paysagistes, designers, architectes, etc. à inventer un sens à ce mouvement.
Le jardin en mouvement, c’est d’abord une théorie développée par Gilles Clément, paysagiste contemporain mais aussi jardinier, botaniste, biologiste, artiste, auteur, etc. Un paradigme fondé sur le mouvement physique des espèces végétales sur le terrain, qu’il soit naturel ou induit. Inspiré de la friche, cet espace de vie est laissé au libre développement des espèces qui s’y installent. Le botaniste conseille de « faire avec, plutôt que lutter contre », car de ce libre développement, de cette spontanéité, de ce désordre, peut naître l’émerveillement.
Au croisement des disciplines artistiques, botaniques et humanistes, le jardin en mouvement tend vers sa métamorphose, physique, poétique et collective.

  • Il renvoie au dynamisme des couleurs et à la lumière, à la représentation figurée ou réelle du mouvement, à l’effet d’optique et à l’ambivalence de la perception, aux formes et aux transformations, à l’instabilité visuelle et à la vitesse.
  • Il suggère aussi par antinomie et analogie, le ralentissement, la résistance au flux, le désir de sérénité, comme cet Homme tranquille – Man Still, de Gilles Barbier, qui à force de quiétude et d’immobilité finit par se végétaliser.
  • Il questionne enfin l’expérience sociale et écologique à travers une conscience environnementale et des défis planétaires. Le jardin en mouvement est le lieu du partage et de l’échange avec le regain des jardins collectifs qu’ils soient ruraux ou urbains. Il est le lieu de la citoyenneté et de la réappropriation du territoire. Il est notre nouveau luxe et son enjeu politique.