"Quand j’étais enfant, mon père m’emmenait avec
lui dans la forêt. Dans sa forêt." Ursula Caruel entretient une relation intime avec la nature, et particulièrement avec les arbres. Invitée dans le cadre du festival Cahors Juin jardins 2023, elle intervient avec une oeuvre tressée, "Sylva" et propose aussi une performance "Tendresser l'arbre" au cours de laquelle l'artiste fait corps avec l'arbre. Ce sera également l'occasion de découvrir ses livres d'art et de l'inviter à Faire Art de Tout Bois sur le territoire.
"Je me suis sentie alors soulevée du sol, flottant avec des bras gigantesques, mes paumes frôlaient les feuillages, je voulais enlacer et caresser tous les arbres de la forêt en même temps, pour accompagner cette diffusion de symbiose de douceur de bonté et d’humilité humaine." Avec une telle déclaration, Ursula Caruel ne cache pas une intimité sensuelle avec la nature et particulièrement avec l'arbre. Ou peut-être pratique-t-elle ce que nomment les Japonais Shinrin-Yoku, un bain de forêt bienfaisant, pour se rapprocher du vivant qui palpite entre les humains et non humains. Pas étonnant qu'elle ait intégré l'équipe Forest Art Project du célèbre botaniste Francis Hallé, pour lequel "L'art et la science s'engage pour l'avenir des forêts". "Ursula Caruel nous invite ici à entrer dans la lumière apaisante du bois sacré, nous dit d'elle Eve de Medeiros, fondatrice et directrice artistique du salon DDESSINPARISA. Entrer dans la bulle temporelle que révèle cet espace sylvestre sanctuarisé, où nulle cicatrice n’a été laissée par l’homme."
Le processus de création d'Ursula Caruel passe par l'observation du végétal environnant les lieux où ses installations sont présentées. Elle dessine le végétal, utilise branches fines, feuilles d'arbres, fil, dorure, encre de Chine, tout ce qui délicatement se rapproche de la nature. Elle défend un art local et nomade où l'identité du paysage et la question de la mise en vie du dessin sont primordiales. Passionnée de botanique, elle étudie aussi les processus de croissance du vivant pour en dupliquer la nature créative. Le dessin devient alors bio-mimétique et les espaces d'exposition des moments d'équilibre entre le geste et le silence.